Destiné à apparaitre en 1ère partie du guide d’info des patients en AMP sur le Covid
Composition du groupe de bibliographie
Silvia Alvarez (Gyn-Obs) , Florence Boitrelle (Andrologue), Louis Bujan (Biologiste), Emmanuel Dulioust (Biologiste), Sylvie Epelboin (Gyn-Obs), Jade Ghosn (infectiologue), Rahaf Hadj-Hamid (biologiste), Jacques de Mouzon (santé publique), François Marcelli (urologue), Christophe Pasquier (infectiologue), Catherine Rongieres (Gyn-Obs), Nathalie Sermondade (biologiste).
Des connaissances scientifiques peu nombreuses et en constante évolution
Les données scientifiques sur les conséquences du virus sur la fertilité, l’AMP et la grossesse sont encore rares et incomplètes. Avant d’avoir des informations fiables et complètes sur l’impact éventuel du Covid-19, il faudra attendre plusieurs mois, le temps
- que les AMP soient réalisées,
- que les grossesses soient menées
puis que les études soient réalisées et publiées, en grand nombre.
L’Agence de la biomédecine, en lien avec les professionnels experts et les sociétés savantes, réalise une veille bibliographique sur le sujet du Covid en AMP.
Voici, schématiquement, l’état des connaissances à ce jour.
AMP :
- Les virus de la famille « coronavirus » n’ont pas de transmission par voie sexuelle. On ne sait pas encore ce qu’il en est pour le Covid. Cela semble peu probable.
- Une transmission du virus via les gouttelettes de professionnels malades, sur les gamètes et embryons est donc très peu probable car
- Les professionnels malades ou à risque de l’être (cas contacts) ne travaillent pas
- Dans le laboratoire, les techniciens et biologistes portent tous des masques et des gants, à tout moment.
- On ne sait pas si le Covid peut avoir des conséquences sur les chances de grossesse
Chez l’homme et chez la femme
- Certaines maladies ou antécédents médicaux (appelés comorbidités) augmentent le risque d’avoir une forme sévère du Covid-19. Une liste de ces maladies est établie et mise à jour régulièrement par le Haut Conseil de santé publique.
- Des complications thrombo-emboliques (caillots dans les veines, embolie pulmonaire) existent chez des patients ayant des formes pulmonaires graves du Covid.
Chez la femme
- Le virus ne semble pas pouvoir entrer dans les ovocytes
- Le virus ne semble pas présent dans les ovaires ni les voies génitales de la femme
Chez la femme, pendant la grossesse
- On ne sait pas si une femme enceinte a plus de risque de contracter le Covid-19 qu’une femme non enceinte
- Au cours de précédentes épidémies, les virus respiratoires étaient responsables de formes plus sévères de la maladie chez les femmes enceintes, à cause des modifications du système immunitaire pendant la grossesse.
- Les premières études ne semblent pas montrer une fréquence élevée de formes sévères du Covid chez les femmes enceintes.
- La fièvre, quand elle est élevée et prolongée en début de grossesse, augmente le risque d’avoir une fausse-couche ou que le fœtus ait des malformations
- On ne sait pas si le Covid chez une femme au 1er trimestre de la grossesse peut provoquer des complications de type
- Fausse-couche
- Grossesse extra-utérine
- Malformations fœtale
- Quand une femme enceinte contracte une maladie infectieuse très sévère aux 2ème et 3ème trimestres, un accouchement peut parfois être provoqué avant le terme pour soigner la mère.
Chez l’homme
- Certains coronavirus sont responsables d’infections des testicules (orchites). Aucune information n’est connue sur ce point pour le Covid-19.
- Il existe des récepteurs du virus du COVID-19 dans certaines cellules des testicules.
- Le virus ne semble pas pouvoir entrer dans les spermatozoïdes
- Le virus pourrait être présent dans le sperme d’hommes malades. On ne sait pas quelles pourraient en être les conséquences.
- La fièvre (qu’elle qu’en soit la cause) est responsable d’une diminution transitoire de la qualité du sperme (de 1 à 3 mois).
Chez le fœtus et le nouveau-né
- A ce jour, il n’a pas été établi qu’il puisse y avoir une transmission du virus de la mère à l’enfant.